valentineponconscenographe Trust. (Titre provisoire)

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Trust. (Titre provisoire)
texte de Falk Richter, montage Zoé Sian Gouin

Partenariat avec le conservatoire d’art dramatique de Nantes / Mise en scène Zoé Sian Gouin, comédiens Enora Marcelli, Jules Puibaraud, assistanat à la mise en scène Sara Charrier

Note d’intention scénographique

S’il y a trottoir, il y a mur : les deux personnages sont  dans un espace cerné par des verticalités – vertige –.
L’unique chose qui pourrait leur rester à partager c’est la parole, mais pourtant ils sont incapables de communiquer – solitudes –.
Ils se connaissent, se sont connus, mais maintenant ils sont dans deux chemins de vie différents.

D’un côté il y a le trottoir.
C’est l’espace de rencontre, d’échange, c’est le lieu de tous les possibles, c’est le lieu où la bulle d’intimité de chacun peut être perforée – c’est un espace de communication.
Mais c’est aussi une traversée d’un point A à un point B, où rien ne semble pouvoir interrompre cet élan.

Et puis de l’autre côté il y a un espace vide, une autre dimension, une voire d’autres temporalités, non définies, un nulle part dans lequel le personnage ère.

Ce sont deux fragments d’espaces, situés à côté l’un de l’autre, sans que rien ne les relient, hormis les souvenirs.

Forme scénographique

Trois espaces composent la scénographie pour ce texte : l’espace du «trottoir», l’espace du nul part / d’errance, espaces à l’horizontal, et l’espace des souvenirs, espace vertical.

valentineponconscenographe Le Testament de Vanda

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Le Testament de Vanda
texte de Jean-Pierre Siméon,
montage Clara Frère – Florence Girondeau
Partenariat avec le conservatoire d’art dramatique de Nantes / Mise en scène Florence Gerondeau, comédienne Clara Frère, collaboration scénographique avec Lise Mazeaud

Note d’intention scénographique

La forme qui a été proposée à Clara et Florence, était un banc mobile, sur roulettes.
Nous voulions évacuer tout réalisme sans être dans une esthétique totalement abstraite. Il fallait trouver une forme scénographique qui puisse illustrer cette volonté.
La proposition d’un banc a été rapidement la solution adoptée : il était long de 6m, comme une ligne d’horizon, infinie, et pouvait se séparer en deux bouts (laissant apercevoir une troisième séparation, grâce à la structuration même de l’objet).
Ces trois bouts visibles c’était Vanda (personnage principal du texte), Ivo (l’homme qu’elle a aimé – son passé accroché – partie du banc non décrochable), et Belette (son enfant – dont elle se sépare).
Pas de pendrillons, tout était à vue, comme si ce moment de théâtre était l’ultime moment de vérité pour Vanda.

valentineponconscenographe La Bonne Âme du Setchouan

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tableau arrière cour

CONTEXTE copieCONTEXTE 6 copie

présentation chassis cour

La fable se situe dans une région où la pauvreté fait des ravages.
C’est dans ce contexte que trois dieux se sont lancés dans la quête de bonnes âmes. Ils arrivent dans une capitale et sont accueillis par un porteur d’eau, qui va leur trouver un toit pour la nuit. Chen-Té, une jeune fille, les prend en charge, et en retour ils lui permettent de s’acheter un débit de tabac. Etant devenue propriétaire, tous les déshérités de la ville veulent en profiter. Chen-Té, généreuse par nature et voulant honorer la promesse faite au Dieux d’être une bonne âme, se fait manipuler par les uns et les autres, jusqu’à la quasi faillite. Pour ne pas sombrer, elle s’invente un cousin, Choui-Ta, qui par son autorité et son sens des affaires, agit en sa faveur. Elle ne cesse d’être tiraillée entre cette justice et sa vision naïve du monde. Cependant elle se laisse envahir par ce double familial et disparait.
Bien établi dans sa vie patronale prospérant, et l’absence de Chen-Té paraissant de plus en plus suspecte, Choui-Ta est accusé de lui avoir volé sa liberté. Il comparait devant le tribunal pour être jugé, seulement entouré des puissants du quartier. Devant les Dieux qui ont subtilisé la place du juge, Chen-Té réapparait et avoue la machination.
Rassurés par l’apparition de la jeune fille, ils ont remplis leur mission, et quittent Chen-Té, en la laissant seule face à la misère humaine.

Partis pris de mise en scène

Pour cet exercice, il a fallu se mettre dans « l’état d’esprit de l’écrivain», se questionner quant à l’indication géographique précise du texte.
La situation au Setchouan est-elle impérative ou la fable peut-elle se jouer dans un autre contexte géographique?
Il s’agit d’un zoom qui isole un événement dans une réalité. Dans cette même réalité, dans une ville voisine, il se passe d’autres événements. Finalement, un lieu précis n’est pas nécessaire. Cela peut être partout.
La fable se situe dans un contexte d’après crise : il y ceux qui s’en sortent, et ceux qui en pâtissent.

Partis pris scénographique

La première idée scénographique était de travailler sur une succession de plans : du « ici, là » jusqu’au lointain, illustrée par un premier plan de nature réaliste, pour s’éloigner par dégradés, et finir en abstraction pure. Le deuxième élément important était la notion de seuil, comme si la fable impliquait toujours un obstacle à franchir.

Forme scénographique

La scénographie se compose au premier plan, d’une palissade de portes aux dimensions variables, qui laissent découvrir, un fois chargées, deux silhouettes de bâtiments mises sur roulettes pour assurer leur mobilité, et permettre de faire apparaitre l’avant dernier plan : une deuxième palissade de châssis rectangulaire. Au lointain, un cyclo figurera un ciel nuancé.

valentineponconscenographe Les Trachiniennes/Antigone

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Travail sur les textes des Trachiniennes et Antigone de Sophocle.

Partis pris de mise en scène

Comme point de départ de cet exercice, une attention particulière s’est portée sur la présence du chœur dans le texte des Trachiniennes. Cet élément de la tragédie grecque s’inscrit dans trois rapports différents : dans le domaine de la fiction, il y a une première relation avec les autres personnages, puis avec les dieux ; dans le domaine du réel, le chœur possède une relation particulière avec le public, auquel il peut s’adresser. De là découle une traduction spatiale, un repère orthonormé, sur lequel vient s’inscrire le chœur face aux personnages, aux dieux et au public. L’élément scénographique qui nous semblait le mieux convenir pour traduire cette hypothèse a été donc un mur, qui allait représenter l’espace principal de jeu du chœur.

La deuxième contrainte de cet exercice était d’implanter le décor dans la salle du Grand T. C’est en visitant le lieu, que l’idée de reproduire le mur de théâtre sur le plateau, est apparue. Cette idée s’inscrivait dans la volonté de changer les habitudes d’un public abonné et donc habitué à l’espace. De plus, la consigne d’utiliser le lieu pour la scénographie avait été soulignée. L’arrière-scène permettait une perspective très lointaine, renforcée par les limites de visibilité des spectateurs.
Après lecture des textes, des sensations d’aridité et d’épuration nous sont apparues. Le personnage principal des Trachiniennes nous rappelait explicitement le personnage jouée par Charlotte Rampling dans Sous le sable de François Ozon.
La dernière contrainte de l’exercice devait nous imposer un changement de plateau minime entre les deux pièces. Par conséquent, le décor devait être aisément modulable.

Forme scénographique

La forme adoptée a été un mur de 8m de haut par 12m de large, sur sa première face son habillage est le même que les murs du Grand T, peint en noir ; sur l’autre face, c’est l’envers du décor, on peut voir le châssis brut, la couleur du contreplaqué, les battants qui le maintiennent, la structure en acier. Il y a aussi un escalier qui permet l’accès à une plateforme. Ce mur possède trois ouvertures, disposées à différents endroits : une grande ouverture se fait au niveau du balcon, puis deux portes accessibles au sol se trouvent à droite et à gauche du châssis.

Ce travail en recto verso de l’élément scénographique, permettait, pendant le temps imparti du changement de décor, de retourner l’objet afin de dévoiler une nouvelle face. La face du mur habillé de noir étant celle utilisée pour Les Trachiniennes, celle des non-dits, du caché, quant à l’autre dont la structure est apparente est celle attribuée à Antigone, il y a un besoin fort de dire les choses.